Ces rêves qui nous coachent dans notre vie professionnelle
J'aimerais commencer l'année 2023 par une bonne nouvelle : nos rêves s'intéressent à tous les domaines de notre vie – inlassablement, nuit après nuit, ils viennent nous soutenir, nous conseiller et veiller sur notre équilibre.
Pour appuyer mon propos, j'aimerais vous raconter, au fil de plusieurs articles, comment les rêves m'ont coachée ces dernières années dans ma vie professionnelle. J'inclurai plusieurs exemples tirés de ma conférence de décembre, « Rêves et travail ».
L'un des points de vigilance des rêves est la préservation de notre santé, notamment dans notre travail. Ainsi, ils sont les premiers à sonner l'alarme quand nous travaillons trop et que le burn out nous guette.
Souvent, ils mettent alors en scène un véhicule qui roule trop vite, avec lequel il est difficile ou impossible de freiner et de s'arrêter, entraînant un risque d'accident. Ce genre de rêve est généralement une invitation pressante à ralentir son rythme de vie et de travail.
Il arrive cependant que le rêve parle de manière non plus imagée, mais verbale et directe. Un matin de janvier 2022, je me réveille en me rappelant juste d'un mot répété plusieurs fois dans mon sommeil : « Surcharge. Surcharge. Surcharge. Surcharge. Surcharge. »
Interpellée, j'examine alors mon contexte de vie à ce moment-là :
- J'enseigne l'allemand en classes préparatoires à temps partiel (60%).
- Je suis très prise par mes démarches de demande de rupture conventionnelle.
- J'ai fait la veille au soir une séance de déchiffrage d'un rêve avec une cliente.
- J'organise un atelier d'interprétation en binôme le week-end suivant.
- Je vais voir une amie.
- J’ai un paquet de copies en attente de correction.
Aïe, il est vrai que cela fait un peu beaucoup, pour moi en tout cas !
Grâce à l'alerte du rêve, j'ai compris à temps que je devais ralentir un peu, étaler davantage les choses dans le temps et préserver des plages de repos.
Voici maintenant un autre exemple avec l'un de mes rêves datant du mois d'octobre 2019. À cette époque, je viens de reprendre l'enseignement de l'allemand après huit mois d'arrêt maladie pour burn out. Malgré une reprise à temps partiel (75%), je me sens sans force et sans énergie, au point que j'envisage de demander un nouvel arrêt maladie.
Rêve : Je discute avec Tatiana. Je lui demande avec insistance si, à défaut de se mettre en arrêt, elle ne pourrait pas donner moins d'heures de cours. Ou moins d'heures de khôlles ? (Les khôlles sont des examens oraux réguliers en prépa, individuels ou en trinôme.)
- Non, je ne peux pas.
- Pour des raisons financières ?
- Oui, je suis le pilier de la famille.
- Mais justement, c'est ça qui doit changer ! Tu ne peux plus l'être, ou tu vas y laisser ta peau !
Tatiana est vexée, se lève et s'en va. Je me rends compte que j'ai sans doute manqué de tact. Je crois que je l'ai blessée.
Ce rêve met en scène mon « colloque intérieur », la discussion qui a lieu à l'intérieur de moi entre mes différentes facettes. Quelle facette de moi représente Tatiana ?
Pour apprendre à déchiffrer un personnage, j'explique la méthode détaillée dans cet autre article. Ici, je vous propose une interprétation très rapide.
- Qui est Tatiana ?
- C'est une collègue prof de prépa.
- Comment est Tatiana ?
- Elle est épuisée, débordée, elle travaille trop. Cela fait longtemps qu'elle devrait se mettre en arrêt maladie, mais elle ne le peut pas pour des raisons financières.
Tatiana représente donc ma facette « prof de prépa épuisée et débordée qui ne peut pas se (re)mettre en arrêt pour des raisons financières ».
Le rêve écarte d'emblée la possibilité d'un nouvel arrêt. Je dois trouver une autre solution pour m'alléger. Lors de la discussion dans le rêve, je presse la prof en moi de travailler moins. Le refus de Tatiana met en scène mes résistances, qui proviennent de raisons pécuniaires, mais aussi de ma volonté d'assurer moi-même une partie importante des revenus du foyer.
Suite à ce rêve, j'ai cherché les tâches dont je pouvais me délester. J'ai envisagé trois pistes :
- Cesser de donner un cours particulier hebdomadaire à une étudiante de l'université. Je l'ai effectivement arrêté trois semaines plus tard.
- Mettre un terme à mon engagement dans une association proposant des visites aux personnes âgées isolées. Cela a été plus compliqué, mais j'ai fini par partir trois mois plus tard.
- Confier mes heures de khôlles à un·e collègue. Je n'y ai consenti que l'année scolaire suivante, de crainte de trop réduire mes revenus.
Je ne dirais pas que le reste de l'année scolaire a été facile suite aux deux mesures d'allègement retenues, mais elles m'ont permis de tenir jusque fin juin, elles ont « sauvé ma peau » !
Pour 2023, je vous souhaite de trouver la charge optimale et le bon tempo !
Marianne
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Crédits illustrations
Je remercie les artistes qui m'ont permis d'illustrer cet article. | Voiture de course : Chris Peeters | Personne portant un énorme sac-à-dos : Lalu Fatoni | Deux femmes en discussion : Kampus Production.